Maureen Kramer, le retour!
Ces dernières semaines, on a beaucoup entendu parler des filles telles que Irène Tosi, Margaux Bovy et Ajla Topalbegovic du Jog'in Attitude, Anne Hansez (Herve), Florence De Cock (WACO), Marie Coosemans (SPA) ou même de Géraldine Bidaine, actuellement en tête du classement général WeKom. Et cela à juste titre au vu des récentes performances réalisées sur les compétitions dans la Province. Toutefois, INFO-ATHLE a plutôt décidé de s'intéresser, cette fois-ci, à une autre athlète qui bosse dans l'ombre des projecteurs afin de revenir à son meilleur niveau. Victime d'une rupture partielle du tendon en juin 2019, l'ancienne lauréate du Grand Jogging de Verviers a du s'éloigner des circuits durant de nombreux mois. Aujourd'hui, MAUREEN KRAMER prépare son grand retour...
Quelle est son histoire ?
« J’ai toujours fait beaucoup de sports différents mais je n’avais aucune condition physique. De plus, je n’étais pas une toute finette non plus donc mon papa m’a emmené courir vers l’âge de 12ans, on sortait 2-3 fois par semaine en moyenne faire 8km à 10km. Ensuite, on s’est fixé l’objectif de courir le jogging de Baelen de 8km et ma famille n’y croyait pas. Elle prenait cela à la rigolade. Alors, j’ai commencé à prendre goût à la compétition et a vouloir me dépasser pour montrer aux autres que j’en étais capable. C’est de là que c’est parti. J’ai continué en faisant des joggings de la province allant de 6 à 12km. Puis, on m’a dit que le long n’était pas bon pour moi donc j’ai commencé le multidisciplinaire à l’école d’athlétisme, je n’aimais pas du tout donc j’ai rapidement basculé dans le groupe de course à Eupen. Je me suis entrainée surtout pour le 800 car l’entraineur ne faisait que cela. Donc j’ai tenu quelques années puis j’en ai eu marre et je suis allée à Herve pour faire du long avec Stéphane Dmyterko.
Dorénavant, c'est sous les ordres de Dorian Deflandre qu'elle continue de travailler. Un entraîneur qui dirige un groupe de grande qualité avec des athlètes tels que Clément Deflandre, Geoffrey Masuy, Florent Ptak ou encore Arnaud Collard pour ne citer qu'eux.
Les confidences sur sa blessure...
On a tendance à vite oublier mais en Province de Liège se trouve une petite pépite qui, à seulement 21 ans, bouclait les 10 000m du championnat de Belgique sur piste en 35 minutes et 43 secondes. Elle terminait alors cinquième de ce classement et était la plus jeune des engagées. La même année, elle tentait de décrocher une participation au championnat d'Europe U23 et signait un chrono de 35'32" à Leiden alors qu'elle souffrait déjà d'une désinsertion partielle de son tendon. Sur son CV, on peut lire une première place juniore (classe 98) au championnat de Belgique de 2016 lors du 5000m sur piste, une troisième place à la Cross Cup de Dour ou encore un record francophone (toujours d'actualité!) sur 10 000m également en catégorie juniore. Celle qui a débuté l'athlétisme à l'âge de 12 ans ne fait pas beaucoup de bruit mais elle est assurément l'un des plus grands potentiels qui peuplent notre région. Malheureusement, le 26 juin 2019, elle devait passer sur le billard... De quoi mettre un gros coup de frein à sa progression. Elle nous raconte ce regrettable chapitre de sa vie non sans un pincement au coeur.
« Cela faisait un an qu’une excroissance osseuse me gênait au niveau de l’arrière de mon pied. J’avais des tendinites à répétition et des douleurs très importantes surtout après les entrainements. Cela devenait compliqué pour m’entrainer, enchainer les séances et surtout pour faire mes stages de kiné. Tenir toute une journée debout ne devenait plus possible. J’ai donc fait une IRM et on m’a annoncé une rupture partielle du tendon. L'opération était inévitable. J’ai été plâtrée et immobilisée dans une botte de marche durant 6 semaines. Je continuais la muscu et j’essayais le vélo avec ma botte. J’allais nager dès que l’appui partielle sur mon pied était autorisé. J’ai essayé de trottiner à 3mois, mais c’était beaucoup trop tôt. J’ai donc été consulter un autre docteur chez Grit. Là, j’ai effectué un programme de réathlétisation pendant 3 mois. J’ai repris la course très progressivement avec la kiné là-bas, jusqu’au feu vert du docteur pour reprendre les entrainements avec mon coach. Cette période a été très compliquée pour moi, c’était très très long. Le vélo ne compensait pas ma passion pour la course à pied. J’ai tout de même retrouvé mon esprit de compétition sur le vélo, j’essayais les Kom Strava de la région puis je poussais à certaines sorties pour terminer au delà des 30km/h. Mon homme et mes proches m’ont beaucoup aidée dans cette période difficile. J’ai rarement fait une sortie seule. Le confinement est tombé à pic pour moi. »
Et elle poursuit en nous confiant la difficulté de continuer à regarder ce qu'il se passait autour d'elle ... « Honnêtement, je ne voulais pas regarder le résultats des autres car c’était trop douloureux. J’ai essayé de décrocher un maximum. Puis, j’ai appris à me concentrer sur moi-même. Cet état d’esprit est beaucoup plus sain et me permet de ne pas me mettre une pression inutile. Je prendrais le temps qu’il faudra pour revenir, sans bruler les étapes et revenir encore plus forte qu’avant ». Un discours qui démontre à quel point ce triste évènement a pu permettre à l'athlète de gagner en maturité.
Et aujourd'hui ?
« Actuellement, je reviens donc je ne peux pas dire que je sois en forme olympique! Je me sens très fatiguée malgré les heures d’entrainement alternatif effectuées dès la fin de l’opération. Mais je me sens bien étant donné que je peux à nouveau courir. Certains entrainements se passent très bien et puis d’autres pas du tout. Mais ce n’est rien, il faut me laisser le temps. On essaie avec mon coach de faire des semaines qui augmentent en volume progressivement tout en intercalant une semaine de qualité mais sans volume. J’ai l’impression encore de ne pas savoir courir très vite mais de tenir assez longtemps. On va prochainement effectuer un test à l’effort pour mieux me situer et on avisera par la suite. Je ne suis pas pressée. A long terme, j’aimerais améliorer considérablement mon temps sur 10.000m et revenir me battre sur des joggings de la région, c’est là que je prends le plus de plaisir. Mon entraîneur, Dorian Deflandre, est toujours là pour moi, il adapte selon mon ressenti, on ne fera plus les mêmes erreurs. Il croit toujours en moi et il sera patient jusqu’à ce qu’on arrive à nos objectifs.Je ne me suis pas fixée d’échéance avec mon entraineur. Il m’a laissé le choix et je ne me sens pas encore prête pour reprendre la compétition aujourd'hui.
Tout cela ne doit pas être évident pour celle qui tournait à 100 kilomètres par semaine avant sa blessure. Tout ce que l'on peut lui souhaiter, c'est de retrouver la forme rapidement car elle manque cruellement à notre athlétisme. On se réjouit de revoir sa frimousse sur une piste ou dans les pelotons. En attendant, si vous voulez la revoir et que vous avez besoin d'une séance de kiné, vous pouvez toujours prendre un rendez-vous avec elle à son cabinet de Jupille.
Date de dernière mise à jour : 12/11/2020
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